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51. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Mais il n’est pas nécessaire de s’être beaucoup usé les yeux sur l’Antiquité pour savoir que les gens de Théâtre ont toujours été réputés infâmes : et si les Rois, les Prêtres et les Religieux Ibid. […] Ou parce que des Abbés, des Prêtres, des Evêques, s’il en faut croire le Théologien, jouent aux cartes et aux dés malgré toutes les lois Ecclésiastiques, faut- il abandonner tout un Peuple à des Spectacles où il ne peut que se corrompre et oublier ce qu’il doit à Dieu ? […] Mais si tant de grands hommes revêtus des premières dignités de l’Eglise font si bien d’assister à la Comédie, d’où vient qu’il dit de lui, « qu’étant Prêtre, et devant l’exemple aux Fidèles il ferait autant de scrupules de s’y trouver que dans aucune autre assemblée de grand monde dont son état le doit éloigner Page 37. […] Les circonstances requises sont, selon lui, que les Comédies ne se jouent point dans des Eglises, ou autres lieux particulièrement consacrés à Dieu : celles des personnes sont que des Prêtres ou des Religieux ne montent point sur le théâtre ; celles du temps sont que le divertissement public ne soit pas ouvert durant les heures destinées à l’Office divin, ou à la prédication de l’Evangile. […] Mais s’il faisait réflexion que tous les Chrétiens sont des Prêtres qui conjointement avec Jésus-Christ, le Prêtre éternel et le Souverain Pontife des vrais biens, doivent offrir à Dieu un seul et même sacrifice, qu’ils sont eux-mêmes le temple vivant où Dieu veut habiter, et qu’il n’y a pas un moment dans leur vie qui ne soit pour eux d’un prix infini par la sainteté de leur vocation.

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