Voici une histoire qui vous en convaincra : je la sais de la personne même à qui elle est arrivée, c’est d’un Prêtre, et par conséquent digne de foi, qui a demeuré autrefois dans la Communauté de Saint Sulpice. […] Ce Prêtre qui ne manquait pas d’esprit, remarqua qu’il n’en destinait point pour la Comédie, et lui dit qu’il était surpris que de tant d’enfants qu’il avait, il n’en réservât pas un seul pour lui succéder. Le Comédien soit qu’il ne s’aperçût pas du dessein du Prêtre, soit qu’il fût sincère et de bonne foi, lui sut mauvais gré de sa remarque, s’en formalisa, et lui dit que quoi qu’il fût Comédien, il ne prétendait pas que ses enfants le fussent, qu’il n’estimait pas assez sa profession pour cela. Mais ce Prêtre se servit de la réponse pour le Confondre, et lui dit qu’il ne devait pas être surpris si dans le monde on avait un si grand mépris pour sa profession, et qu’on la regardât comme infâme, puisque lui-même n’en avait pas d’autres sentiments. […] Le second Concile de Chalons, tenu l’an 813, Canon 9, veut que non seulement les Prêtres s’abstiennent des Spectacles ; mais qu’ils persuadent aux fidèles de s’en abstenir et de s’en éloigner. « Non solum ipsi respuant, verum etiam fidelibus respuenda percenseant.