L’Auteur de l’Écrit n’est pas plus heureux quand il se retranche sur les immodesties prétendues de toutes les Comédies d’autrefois, en comparaison desquelles il prétend que les nôtres, ou plûtôt les siennes, sont conformes aux bonnes mœurs et à la droite raison. […] Mais de peur qu’il ne semble que j’en veuille excuser quelques-unes, je prétends comme tous les gens sages ont prétendu, et parmi les Païens et parmi les Chrétiens, que la Comédie même séparée de l’idolâtrie et de l’impureté grossière, est encore assez mauvaise pour être condamnée, à cause de la vanité, de la fausseté, des ajustements qu’on y voit, de la Compagnie galante qui y assiste, et des passions qui y sont représentées d’une manière si vive. […] Le premier moyen par lequel l’Auteur de la Lettre prétend le prouver, est parce que ce grand Docteur dit,2æ. 2æ. q. 168. […] Ce n’est pas pour autoriser le jeu de hasard, que je parle de la sorte : À Dieu ne plaise que je veuille autoriser ce que l’Église a condamné ; mais je prétends que si on fait plus de quartier à ceux qui commettent cette espece de péché, ceux qui tombent dans un autre, n’ont pas droit de se plaindre quand on les traite selon les règles de la justice. […] Jamais, par exemple, les Souverains ne prétendirent punir les mauvais desirs quand il n’en a paru aucun signe ; jamais ils n’établirent de châtiments pour les péchés purement spirituels.