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94. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Aujourd’hui, deux files d’hommes & de femmes, symmétriquement arrangés le long des Coulisses, ne présentent que des figures plates, immobiles, muettes, insensibles, la plupart du tems : ces automates répandent sur l’action le froid de leurs âmes, & détruisent l’illusion. […] Après la vraisemblance de Décoration, qui n’est qu’accessoire, mais que l’Auteur du Drame aura continuellement en vue, pour la règler lui-même en composant, il s’en présente une autre, à laquelle le Dramatique doit donner toute son attention ; c’est la vraisemblance dans l’action ou le jeu, qu’on peut regarder comme l’extérieur de la Pièce. […] & que ne peut-on le présenter à tous les maîtres & à tous les domestiques ! […] nt Pour plus de clarté, j’envisagerai l’Actricisme sous deux faces : la première présentera les objets d’imitation, que je pourrais nommer Imitemens ; la seconde, les Modelemens, ou manières d’imiter. […] Celles des Peuples de l’Orient, décrites dans Pietro della Valle, & dans Chardin, sont encore dans ce genre : les Négresses du Sénégal ont de même des Danses fort expressives, auxquelles il ne manque que de l’honnêteté : au lieu que les nôtres ne consistent guères qu’à montrer la légèreté, ou présenter des attitudes agréables.]

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