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480. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Ainsi parle un Poëte moderne dans une fiction ingénieuse qui la caractérise ; elle s’épargne encore moins, & dit d’elle-même dans une de ses lettres : Je suis méfiante, soupçonneuse, ambitieuse à l’excès, emportée, superbe, impatiente, méprisante, railleuse, indévote, incrédule, d’un tempérament ardent, impétueux, porté à l’amour ; elle y résiste pourtant , dit-elle, non par vertu, mais par fierté, par esprit d’indépendance, pour ne pas se soumettre à un mari ni à personne. […] Ses amours gothiques comme elle tenoient de l’humeur des Attilas, des Totilas dont elle croyoit descendre ; elle porta la jalousie aux plus grands excès qui lui donnoient droit de faire remonter sa généalogie jusqu’à Médée, elle fit de sang froid poignarder son infidèle amant ; tout le monde sait l’aventure de Monal Deschi son Écuyer, qui parmi tant de comédies fait une vraie tragédie.

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