On n’oublie pas de répondre à l’argument tiré des Tragédies des Collèges, par les règles de l’Université, qui défendent d’y rien représenter que d’édifiant, et d’en exclure les personnages et les habits de Femmes ; par les Statuts des Jésuites qui portent que les Comédies et les Tragédies seront Latines, qu’on n’en fera que très rarement, qu’on prendra toujours des sujets de piété, et qu’il n’y paraîtra point de personnages de femme, ni de fille ; enfin par la quatrième Assemblée générale de l’Oratoire, qui renouvelle le règlement contre les personnages de Femmes et de Filles sur le Théâtre de leurs Collèges. […] On a écrit de Rome, que les Comédiens de Paris qui se présentèrent à la Confession au Jubilé de l’année dernière 1696. croyant que c’était un temps de grâce pour eux, comme pour les autres pécheurs, parce que les Confesseurs avaient le pouvoir d’absoudre des cas réservés ; surpris néanmoins que les Confesseurs leur eussent refusé l’absolution, s’ils ne promettaient par écrit de ne plus monter sur le Théâtre, avaient présenté une Requête au Pape, dans laquelle ils remontrent qu’ils ne représentent à Paris que des Pièces honnêtes, purgées de toutes saletés, plus propres à porter les Fidèles au bien qu’au mal, et inspirant de l’horreur pour le vice et de l’amour pour la vertu ; et ils prient le Pape de répondre si les Evêques ont droit de les excommunier.