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347. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

On verroit des familles respectables rougir de l’opprobre que la contagion du théâtre a répandu dans leur sein ; des enfans élevés dans les leçons de la vertu, perdre tout sentiment du devoir pour fournir à l’entretien d’une comédienne, dissiper la fortune de leurs pères, usurper l’héritage de leurs frères, se jouer de la confiance publique et envahir la possession de l’Etat13, porter par une société toujours funeste avec les histrions, dans l’enceinte d’une maison vertueuse et paisible tous les effets du vice et de la plus incorrigible licence. […] Sans avoir vu l’ennemi, sans avoir approché des régions d’où l’insalubrité de l’air eût pu leur envoyer quelque germe de contagion, ces vastes corps se dissolvent pour ainsi dire par la corruption qu’ils portent en eux-mêmes. Des flottes qui sembloient porter le destin des empires ennemis, ont ramené dans les ports proportionnellement plus de malades après une croisière de quelques mois, que les Drak et les Magellan n’en ont eu dans des longs et pénibles voyages au tour du globe… Quelle matière de considération pour les maîtres des nations !

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