Quand les plus célébres Poëtes ont médité les principes de l’art toute leur vie ; quand ils ont passé les jours & les nuits à consulter les Anciens, à se nourrir des beautés de leurs ouvrages ; quand ils ont puisé les plus grands traits de leurs Poëmes dans ces sources ; quand après des refléxions profondes, des veilles opiniâtres, & avec un génie brillant, ils se sont à peine crus en état de porter ce noble fardeau, & n’ont proposé leurs découvertes qu’avec modestie, & que comme des doutes ; nous verrons des enfans sans principes, sans connoissances, s’abandonner à une yvresse aveugle, & se croire supérieurs à tout ce qu’exige le Théatre ? […] « Ouvrez, Comédiens, ouvrez vos portes & vos Théatres à ces essains de jeunes athlétes, qui la plûpart n’ont besoin, pour se distinguer dans la carriere, que de la connoître : servez d’appui à ces tendres plantes, à qui la culture donnera de nouvelles forces, & fera porter des fruits excellens.