Racine soutint qu’un bon Poëte peut faire excuser les plus grands crimes, & inspirer de la compassion pour les criminels, qu’il ne falloit que de la fécondité & de la délicatesse d’esprit (& de l’impudence) pour diminuer tellement les crimes de Medée & de Phedre, qu’on les rendroit aimables aux spectateurs, au point d’inspirer de la pitié . […] Le théatre est une espece de barreau, où le Poëte déploie son éloquence. […] Au théatre le crime est certain, il est avéré, il forme le nœud de la piece, & le Poëte cherche à le faire excuser. Le criminel est connu & avéré ; le Poëte veut qu’on ait pitié de son malheur, qu’on aime sa personne.