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378. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Depuis ce temps-là, disent les Poètes ; les choses se sont accommodées : Le travail a commencé d’être moins mélancolique, et le plaisir s’est vu comme forcé de bien faire avec lui. […] Si toutes ces trois espèces demeuraient dans leur nature, et qu’elles ne fussent point altérées par la fantaisie des Poètes, la résolution de notre cas ne serait pas bien difficile : car il est hors de doute que la Tragédie serait très licite : ce serait plutôt une instruction pour la vertu, qu’une sollicitation pour le vice. […] où en était venu le débordement des Tragédies de l’ancienne Rome ; elles faisaient faire à leurs Dieux toutes les indécences, que la Comédie la plus libertine aurait permis aux laquais et aux marmitons : Les gens de bien en gémissaient, mais le grand nombre, qui va toujours à la licence avait le dessus : Les Poètes qui se voyaient d’autant plus caressés, que plus leurs pièces étaient infâmes, n’épargnaient ni parole, ni pensée, qui pût flatter le vice. […] Ces Messieurs jugèrent très prudemment, que la jeunesse n’a déjà que trop de chaleurs au-dedans pour l’impureté, sans lui présenter au-dehors de nouvelles flammes pour la brûler, et que quand un pareil ouvrage eût été tolérable sortant de la main d’un Poète profane, il méritait d’être mis au feu venant de celle d’un Evêque.

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