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70. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

La premiere est pleine de hardiesse, & d’un libertinage d’imagination que je dois avouer. […] Pour cette raison, apparamment, l’Auteur a la plus intime familiarité avec des Actrices ; tout son livre est plein de ces noms illustres : ce sont toutes des Princesses & des Reines ; il a appri à leur toilette l’éloquence, la politesse, l’aménité, le vernis de l’esprit, les fleurs de l’imagination, sans compter la fleur de la vertu, le venin de l’irreligion & de l’indécence. […] Cet Abbé, Poëte, étoit d’une bonne maison, quoiqu’il fit des jolis vers ; il avoit l’imagination brillants, l’ame sensible & pleine de chaleur, ouverte aux douces impressions de la volupté. […] Moi-même ému de tes propos lassifs, Je crus sentir, plein d’une aimable yvresse, Un air plus doux & des charbons moins vifs, De tes accords, l’harmonieuse adresse, Humanisa ma sombre austerité, Et sur mon front, siege de la tristesse, On vit, dit-on, briller la volupté. […] Tout son livre est plein de sarcasmes contre tout le monde, même contre les actrices ses divinités.

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