On fit malignement courir le bruit, & on fit venir jusqu’à lui par des lettres anonymes, que le Prince Charles, son neveu, mécontent de ce qu’il traversoit tous ses mariages les plus avantageux, & plein d’ambition & de desir de lui succéder dans ses Etats, avoit fait une conspiration contre sa vie, pour s’en emparer, qu’il alloit même lui donner un duel. […] C’est toujours le même caractere respectable de l’auteur, plein d’honneur, de religion & de probité ; il y parle du théatre à l’occasion des fêtes données aux noces du Duc avec la veuve du Roi de Pologne, & de celles du Dauphin, où l’on voit que ni la misere du peuple, ni la sainteté de l’action, ni le caractere des personnes, rien ne peut diminuer la fureur des spectacles. […] Mais tout cela ne suffit pas pour placer sur le trône de la gloire un libertin, un ambitieux, un homme emporté, un homme plein de hauteur & de fierté, un aventurier qui se jette dans une ville révoltée, pour y entretenir le feu de la révolte, un flatteut qui promet la souveraineté à la France, l’autorité à la noblesse, la République au peuple, & dans le fond ne travaille que pour lui-même. […] Ces deux Princes, pleins de valeur, de courage, de graces, mais tous deux inconstans, Comédiens, libertins, ambitieux, infideles à leurs promesses, tantôt amis, tantôt ennemis de la France & de l’Espagne, finirent dans l’obscurité une vie trop célebre, en bien & en mal.