/ 352
241. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Ils sont partout en si grand nombre, que les salles seraient toujours pleines ; mais il s’en faut bien que ce plaisir soit celui que ces gens-là prennent ; il est trop délicat pour des goûts grossiers et corrompus. […] Mais il s’en faut bien que le spectacle ait cette faculté, il ne sert, au contraire qu’à indiquer la félicité du Peuple : ce n’est que lorsqu’il est heureux que les salles sont pleines ; ce n’est que lorsqu’on est en état de le faire qu’on donne de l’argent à ses plaisirs : donc plus le spectacle sera fréquenté, plus on en doit conclure que le Peuple est heureux. […] Leur âme, toute grande qu’elle est, est trop pleine d’idées sublimes pour laisser place à un sentiment aussi petit et aussi ridicule que le préjugé établi contre nous dans la petite imagination des sots.

/ 352