Il croyoit cette vie libertine propre à calmer la jalousie ; il aimoit qu’on le crût assoupi dans le sein des plaisirs ; il accréditoit à dessein les bruits de son libertinage ; & pour fournir des alimens à la malignité, il faisoit des soupers dans des maisons suspectes. […] Mais il a été couronné à l’opéra des mains d’une belle actrice ; voilà l’immortalité bien assurée : mais malheureusement une autre actrice a détruit cette immortalité, & l’a tué par un excès de plaisir Cher & cruel théatre ! […] Il n’étoit pas délicat dans ses plaisirs, tout lui étoit bon : ce sont les débauches qui l’ont tué plutôt que la vieillesse & les fatigues de la guerre Cependant, malgré toutes ses foiblesses qui sont l’apanage de l’humanité (cette dame est indulgente pour les foiblesses de l’humanité) c’étoit un grand homme à qui la France doit peut-être sa conservation (sans lui la bataille de Fontenoi étoit perdue.