Passons maintenant à des reproches plus graves, et plus déshonorants dont il vous plaît de noircir les Comédiens : les voici. […] Soumis eux-mêmes au Règlement, ils ne pourraient étendre leur autorité au-delà des bornes qui leur seraient prescrites, ni se piquer d’une indulgence préjudiciable au bon ordre dont ils seraient comptables en première instance aux Gouverneurs, aux Intendants, aux Chefs des Parlements, aux Subdélégués ou autres Magistrats ou Préposés qu’il plairait à la Cour d’indiquer. […] Le Directeur se prévient ainsi mal à propos contre un bon sujet qui plairait s’il était à sa place et qui déplait parce que des Conseils perfides l’en ont fait tirer. […] Ceux qui invitent à leur table une chanteuse des Chœurs ou une figurante des ballets de l’Opéra, ou toute autre femme de Théâtre qui n’a pas des talents distingués, n’invitent que rarement les hommes à ce repas ; ils y seraient de trop, eu égard à l’objet de la partie, et aux amusements qui suivront le dessert : vous pouvez penser de ces Grands-là tout ce qu’il vous plaira ; mais ceux qui invitent aussi bien les Comédiens que les Comédiennes, dont la table est toujours environnée de Dames vertueuses et d’hommes respectables, n’ont assurément pas le même objet que les premiers lorsqu’ils admettent un Acteur ou une Actrice célèbres à ce Cercle.