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34. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Le voyage dans un pays inconnu, ou le Temple de la piété (il fallait dire au temple), livre nouveau, où le sieur Compan tâche d'égayer la piété par de petites aventures, comme le voyage de Jean de Palafox, les romans immenses de l'Evêque du Bellay, d'un Minime d'Avignon, le château de l'âme de Sainte Thérèse ; ce pieux Roman trouvant la piété ennuyeuse, malgré toutes ces aventures, imagine de la faire divertir au théâtre, et lui forme jusque dans son temple la cour la plus singulière ; il lui donne pour favoris Borromée, François de Sales, Corneille et Racine. L'étonnement de ces quatre personnages de se voir réunis dans le sanctuaire de la piété, et honorés de ses faveurs, fait une scène vraiment comique : les actes de l'Eglise de Milan, et le théâtre de Corneille ! […] Ignace et Martial, pour former le jugement et la piété de la jeunesse. […] Rien de plus opposé à l'attention, à l'exactitude que demandent tous les devoirs ; rien de plus contraire à l'onction de la grâce, au recueillement de la piété, à l'union avec Dieu, qui forment les Saints. […] Partout édifiant et délicat sur les bienséances, il évite jusqu'à l'apparence du mal, il ne trouble les exercices de piété, ni n'affaiblit l'onction de la grâce et le goût de la dévotion : goût incompatible avec le sentiment volontaire des passions.

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