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242. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

sont, dit-il, d’habiles Théologiens, encore plus recommandables par la sainteté de leurs mœurs, que par l’éclat de leur science. » « Je ne puis lire ces grands Hommes, ajoute-t-il, si distingués, par leur piété et par leur doctrine, que je ne me laisse adoucir par la droiture de leurs raisonnements ; et plus encore par la force de leur autorité. » Mais voyons jusqu’où va l’aveuglement de cet indigne Théologien, dans la passion qu’il a de favoriser ses bons amis. […] Il ne faut point juger du péril qu’il y a en général d’aller à la Comédie, par les dispositions toutes singulières qui se peuvent trouver dans un très petit nombre de personnes ; mais par la multitude de ceux à qui l’expérience a fait connaître qu’on ne peut aller à ces assemblées du grand et du beau monde, sans un extrême danger de la pureté, de la piété et du salut ; et par conséquent sans crime, car je veux que la pièce soit si innocente, si modeste et si honnête, qu’on la pourra avoir et entendre sans que la pureté des yeux, des oreilles et de l’esprit en ressente aucune maligne impression (quoique cela soit très difficile dans la pratique) ce sera la pompe du siècle, l’empressement pour la satisfaction des sens et pour les plaisirs ; l’ardeur pour se remplir l’esprit et le cœur de l’estime et de l’amour de ce que le monde a de plus charmant et de plus propre à faire oublier Dieu et l’éternité, qui feront tout le mal, dit le P.

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