Dans ce moment tout est en mouvement, dans un couvent tout a les yeux sur la Novice & sur sa famille, tout l’assiege, tout s’empresse autour d’elle, un Clergé nombreux, un Officiant distingué, ordinairement le Supérieur de la maison, une assemblée choisie & nombreuse, des domestiques empressés, un peuple curieux ; l’intérieur plus agité encore, une fête brillante, un évenement intéressant, la Novice plus agitée que personne, dans un moment qui décide de sa vie ; comment imaginer un parloir tranquille, inaccessible, où personne ne paroisse, où le père & la mère tiennent leur fille, envoyent chercher un Curé, que ce Curé parle en particulier à la Novice, & fort long-temps, rende compte de son entretien, qu’elle entre & sorte cinq ou six fois toute troublée, sans que personne s’en apperçoive, elle dont tout s’occupe, que son amant s’y glisse, & sans doute force l’entrée, car il faut bien que pour agir en repos on ait consigné la porte, qu’il y fasse des folies, & qu’enfin cette fille vienne s’empoisonner & mourir sans que personne se montre ? […] La nature, la religion, les loix, l’usage de tous les peuples lui sont bien favorables, & il est bien-importans à la société de la maintenir.