Ces Marquis postichés sont tout à fait peuple ; la généalogie & les sociétés du poëte, loin d’ennoblir, dégradent la piéce, & selon l’expression de Fontenelle, l’encanaillent à force de noblesse ; car quoique tous les hommes soient égaux par la nature ; il y a dans les différens ordres, des nuances qui les distinguent, & malgré la fécondité de l’esprit, c’est toujours l’accent, le ton de la bourgeoisie qui se font sentir. Le Diable amoureux est un mauvais roman, où sous le vieux cadre de sorcier & de revenant, on dit bien des choses plates, triviales, sans goût, sans esprit ; tout son mérite est une multitude de caricatures, de figures grotesques, de démons, de sorciers qui peuvent un moment amuser les enfans & le peuple ; il ne vaut pas le diable boiteux du sieur le Sages, où il y a du sel & de l’esprit. […] Bossuet, ennemi déclaré de la comédie ; dédicace aussi maladroite que la piéce est déraisonnable, il ose lui dire, les Prélats qui condamnent la comédie ont des mœurs déréglées, elle doit donc être soufferte, les bons l’approuvent, c’est le goût du peuple, il en est infatué, (c’est une insulte à M. […] Les voyageurs nous apprennent que ces peuples imbécilles portent leur culte jusqu’à ramasser avec soin, & conserver avec respect les excrémens du grand Lama, comme des choses divines ; ils les achetent à grand prix, les font secher, les pulvérisent, les portent dans des bources pendues à leur cou, & mettent sur leurs alimens quelques pincées de cet assaissonnement divin.