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366. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Par exemple, le petit peuple libertin et qui n’a aucun principe d’éducation, nulle idée de la bienséance, nul fonds pour fournir à un entretien agréable, ne connaît point d’autre ressource dans sa stérilité que de se jeter sur des ordures. […] La politesse de Rome était toute autre que n’est celle de Londres : les prostituées dans Plaute et dans Térence ne sont que de la lie du peuple. […] Plaute en reléguant ainsi la licence du langage au menu peuple, pèche bien moins que nos Poètes. 1°.  […] Au regard des bonnes mœurs, Eschyle est sur cela d’une attention qui tient du scrupule : il comprenait qu’on ne saurait rendre un plus mauvais service à l’Etat que de corrompre les hommes ; et que la ruine publique a le plus souvent sa racine dans la dissolution des peuples. […] Antigone et Hémon fils de Créon avaient l’un pour l’autre quelque chose de plus que de l’amitié : Hémon tâche donc d’ôter à son père le dessein qu’il a formé contre les jours d’Antigone : il lui représente que donner la sépulture à un frère, quoique contre son ordre, c’est après tout une action d’humanité ; et que le peuple pourrait bien ne pas voir d’un œil tranquille le châtiment de celle qui l’a faite.

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