Mais comme le peuple aime ces amusements, et que les Magistrats municipaux les favorisent, une nouvelle troupe s’étant présentée, et ayant promis d’être plus circonspecte, le théâtre a été rétabli. […] Ces peuples sont trop sérieux et trop sages pour voir sans indignation la religion donnée en spectacle ; on ne réussirait pas à leur faire regarder comme le souverain bien et le culte de l’Etre suprême, ce qu’ils auraient vu travesti en comédie : rien ne serait plus propre à décréditer le christianisme. […] Auguste (dit Suétone), fut le premier qui leur assigna des places, par respect pour leur état, par égard pour leur sexe, et par une ruse politique pour sanctifier en quelque sorte le théâtre par la présence de ce qu’il y avait à Rome de plus respecté, et par là y attirer de plus en plus le peuple qu’il voulait amuser, selon le conseil que lui en donna un fameux acteur, et l’accoutumer insensiblement à sa domination naissante, en l’amollissant et partageant son attention.