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141. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

La tyrannie de la noblesse, l’esclavage du peuple, le libertinage, l’oisiveté des grands, le dissipation des finances, ont dû le précipiter dans l’abyme où il est tombé. […] Ils veulent travailler à l’éducation nationale, & ils écrasent le peuple, & ne lui laissent pas le temps de respirer. […] Le premier, pour faire oublier ses manœuvres & les malheurs publics en amusant le peuple, vouloit introduire de nouveaux spectacles ; le second, qui pense que les bonnes mœurs sont le vrai soutien, la force, l’appui des Etats, s’opposoit à ce qui n’est fait qui pour les corrompre. […] Le Prince Suboninski, chef de la police, s’opposa de toutes ses forces à l’érection d’un Théatre permanent ; mais inutilement : le roi de Prusse, qui veut amuser le peuple qu’il opprime, fit faire à Varsovie comme à Dresde. […] Dans une étendue de plus de douze cens lieues il n’y a que la province de Canada où le peuple, plus françois qu’anglois, n’a pas prononcé cette cruelle proscription.

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