On a prétendu que le sel fables de Lafontaine consiste en ce que, par un des air simple, naïf, presque niais, il semble être persuadé de ce qu’il dit, croire bonnement que les bêtes parlent, & ne raconter que ce qu’il a vu, comme une vieille nourrice croit de bonne foi les histoires qu’elle raconte des sorciers & des revenans, qui ne sont pas plus ridicules que les conversations des animaux : au lieu que Lamothe & d’autres fabulistes, par des fables plus ingénieuses, plus naïves, plus morales que celles de Lafontaine, par un air apprêté & un ton railleur, décréditent leur récit, & semblent se moquer de l’auditeur.