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2. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Pour l’Astrologie, si nous écoutons ses raisons, Elle ne s’élèvera pas seulement au-dessus de la Peinture et de la Musique : mais Elle essaiera de nous persuader qu’elle est plus utile aux Princes que la Politique même : Car elle se vante qu’elle lit dans les Astres les secrets de l’avenir, qu’Elle présage les maux qui menacent les Etats, qu’elle enseigne les moyens de les détourner, et qu’un Astrologue est plus utile à un Roi que tous ses Soldats et tous ses Ministres. […] Mais de quelques raisons que se serve l’Astrologie pour nous persuader son utilité, je n’ai point vu de Prince pieux qui l’ait estimée. On sait bien qu’elle est plus curieuse que solide ; que quand elle demeure dans les termes de la Nature et qu’elle ne consulte que les Astres, elle est ignorante ; que quand elle passe ces bornes, et qu’elle consulte les Démons, elle devient criminelle : De sorte qu’en quelque état qu’on la regarde, elle doit être toujours suspecte au Souverain, et il faut qu’il demeure bien persuadé, qu’il n’y a point d’argent plus mal employé que celui qu’on donne pour la récompense d’un Art qui ne vend que des conjectures ou des mensonges.

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