/ 613
7. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Aprés les Apôtres, faut-il jamais des personnes, que l’on puisse dire avoir été inspirées, comme eux, du S. […] Je ne diray pas, que c’est pecher mortellement, d’aller à la comedie : mais je diray qu’à plusieurs c’est peché mortel, d’y aller : La verité de cette proposition ne se prend pas simplement du spectacle, mais encore des dispositions particulieres de la personne. […] Je dis là-dessus, qu’avec un tel fond de disposition, il est difficile, que cette personne aille à la comedie, sans pecher mortellement : Et combien en est-il de celles, qu’on y voit ; qui n’ayent une disposition semblable, ou naturelle, ou acquise ? […] Me direz-vous maintenant, que l’on voit des personnes de bonne vie, & des bonnes mœurs, qui sans tant de façon vont à la comedie, comme les autres, & qu’ainsi l’on est fort justifié, quand on agit sur leur exemple ? Ne vous fortifiez pas, Madame, de ce côté-là, car l’appuy, que vous prennez, est tres-foible Il faut plûtôt dire, que ces personnes, que l’on dit être personnes de pieté, sont en cela même scandaleuses, de se servir ainsi de la sainte profession, qu’elles font, pour autoriser le libertinage de leur divertissement.

/ 613