Il n’est personne qui ne sache que les révolutions sont au corps moral et politique des états, ce que sont à chaque individu de l’espèce humaine, ces poisons corrosifs qui, diversement préparés dans le système médical, ne sauraient même opérer de crise salutaire, sans développer avec plus ou moins de célérité les germes de la mort. […] Ceux qui ont quelque teinture de l’histoire, savent ce qu’occasionna de trouble au théâtre d’Athènes, une seule maxime hasardée contre les dogmes reçus dans l’état, qu’une pièce subitement interrompue n’y put être continuée avant que l’auteur en personne ne se fût justifié sur la scène. […] On a fait la même chose dans la tragédie, pour suppléer aux situations prises dans les intérêts de l’état qu’on ne connaît plus, et aux sentiments naturels et simples qui ne touchent plus personne. […] Ils ne les effacent jamais de leur mémoire ; ils y voient des grands, des personnes élevées en dignité, des vieillards y applaudir. […] Personne ne s’est jamais avisé de contester la vérité de ces maximes.