Le Théatre n’a converti personne, & en a perverti une infinité, détruit la religion & les mœurs. […] Les harangues de la place Maubert en disent cent fois d’aussi vifs, d’aussi justes, d’aussi plaisans, que Moliere même alloit écouter, qu’il a inserés dans ses pieces, dont il faisoit juge sa servante, & que personne ne traite de sublime. […] L’enthousiasme a passé ; personne ne s’est plus avisé de le traduire & de le jouer hors de la France, & ce n’est plus même en France que magni nominis umbrâ, qu’on encense par habitude. […] Il y avoit encore bien de l’ouvrage à faire, & Favart a plus contribué que personne à y attacher la décence, si nécessaire à tous les amusemens publics, qui ne peuvent qu’y gagner, quoi qu’en disent les libertins. […] Est-il fort intéressant pour Athenes, qu’on rende parfaitement sur la scene Priam, Ulisse, Philoctete, tandis que personne ne sait être citoyen dans la place publique, ni magistrat dans l’aréopage ?