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163. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

§. 12 Si le pere dans son testament ordonne à son enfant d’épouser telle personne, le réduit à sa légitime, ou attache quelque peine à sa désobéissance, l’enfant n’est pas obligé d’obéir. Cette loi n’est pas juste ; il y a des personnes avec qui le pere peut avec raison vouloir ou ne pas vouloir le mariage de son fils, lui défendre d’épouser une Actrice qui le déshonore, lui ordonner d’épouser une honnête fille qu’il a séduite ; il peut y ajouter en punition ou en récompense le don ou la privation de quelque bien dont il a droit de disposer ; il ne peut pas, à la vérité, le priver de sa légitime. […] Mais si l’on veut une raison aussi formée pour les personnes, il faut attendre le même âge pour tous les deux. […] Mais voici qui le raccommode : Il faut que la personne forcée se plaigne a la Justice dans la huitaine, de la violence qu’on lui a faite. […] Mettre à prix la tête de quelqu’un, permettre au premier venu de le tuer, ce qui n’est pas toujours un acte juridique, mais de simple volonté, comme celle de Marius, de Scilla, des Triumvirs ; elle ne fait aucun changement dans l’état de la personne, & n’a pas besoin de réhabilitation après l’orage.

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