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43. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Dans une scène où deux de ces personnages se rencontrent, presque toujours celui à qui la postérité a déféré le premier rang, n’occupe que le second. […] C’est, ajoute-t-il, ce qui est arrivé à la tragédie sur la plûpart des Théatres ; au lieu des grandes actions, des sentimens généreux, qui excitent le courage, la vertu, l’émulation, la compassion, la crainte, l’estime, l’admiration ; on ne voit presque plus, par le mauvais goût du siécle, que des intrigues de galanterie où des héros effeminés, font les pitoyables personnages d’amans passionnés. » Il est rare que les hommes soient agités de deux grandes passions dans le même tems. […] Si on met cette espéce de caractère sur le Théatre, l’une de ces passions a toujours le pas, & on peut remarquer parmi nous que ce n’est presque jamais celle qui feroit les plus fortes impressions ; ainsi on dégrade les personnages tragiques, & on rend la scène languissante.

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