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238. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Rousseau : quant au mélange « de bassesse, de fausseté, de ridicule orgueil & d’indigne avilissement qui rend le Comédien propre à toutes sortes de personnages, hors le plus noble de tous, celui d’Homme qu’il abandonne. » Je ne vois pas là dedans ce qu’il y a de servile & de bas que pour Jean-Jacques, Homme fait pour tout avilir. […] S’il prend la place de l’homme méprisable, menteur, irréligieux, c’est pour faire appercevoir tout le hideux du personnage qu’il feint de représenter. […] Le monde est un Théâtre, chaque personne y joue son rolle, & se trouve plus ou moins payé selon l’importance du personnage qu’il représente, mais qu’il ne ferait pas, s’il n’y avait point de salaire attaché. […] Les bons Poètes ont senti de bonne heure qu’il fallait donner des mœurs aux personnages. […] « Mais les Comédiens n’ont jamais reçu cette disgrace, ayant toujours été traités avec honneur par les personnes de grande condition & capables de toute société civile ; ce que l’on peut justifier par beaucoup de rencontres, & même de ce que les Poètes dramatiques dont aucuns ont été Généraux d’Armée, jouaient quelquefois eux-mêmes le principal Personnage de leurs Pièces ; & s’ils ont été quelquefois maltraités à Rome après la mort des tyrans sous lesquels ils avaient servi, ce fut par maxime d’Etat, comme amis des mauvais Princes, & non par règle de Police, comme ennemis des bonnes mœurs. » [Prat. du Théât. par l’Abbé Daubignac, t. 1er p. 349.

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