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488. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Et Thespis lui répondit : Il est permis de mentir pour le divertissement des autres. […] Il ne fut plus permis que de faire la satyre générale de la vie & des mœurs ; & ce fut ce qu’on appella la Comédie nouvelle, où Aphile & Menandre furent célebres. […] Dans les Etats les moins policés, on punit du dernier supplice un seul homicide, un seul larcin ; & on laisseroit impunis des Auteurs qui, se faisant gloire d’être sans religion, & se croyant honorés de la réputation d’hommes licencieux & sans pudeur, se permettent insolemment & de ravager & d’empoisonner ; qui, cherchant moins à se satisfaire par le plaisir qui accompagne le crime, qu’à détruire la vertu, & à en étouffer toutes les semences, font publiquement des leçons de débauche, & s’applaudissent de leurs succès ? […] L’Auteur, qui n’étoit pas alors Evêque, s’étoit sans doute permis la composition de ce Roman, par des raisons que vraisemblablement par la suite il auroit abandonnées.

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