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149. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

On ne le tolère que rarement : permettrait-on l’assiduité au théâtre, et le métier de Comédien ? […] Ces précautions ne font du théâtre qu’un exercice littéraire, tel que le permet et le conseille l’Université de Paris. […] J’en conclus qu’on n’a jamais parlé d’amour sur leur théâtre ; qu’on n’y a jamais traité que des sujets pieux ; que jamais aucun Acteur n’y a été habillé en femme et ne s’est permis des parures mondaines ; qu’il n’y a jamais eu dans leurs pièces des rôles de femme. […] Elle se montre ici avec ce qu’elle a de plus capable de les flatter, traînée sur un char superbe par les vertus, elle surprend les yeux par la magnificence des vêtements, l’odorat par la délicatesse des parfums, les oreilles par l’harmonie du chant, le goût même par les innocents festins qu’elle permet. […] Et sans doute que dans les nouveaux collèges le Parlement de Normandie ne permettra pas les pièces de théâtre : le pourrait-il sans se contredire ?

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