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86. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Les charmes de la Romance ne doivent point être prodigués ; il perdraient peut-être alors une partie de leurs agrémens. […] Mais j’avertis qu’il perdra toujours sa cause, si on ne le fait pas marcher seul. […] Mais comme cette mélodie dure trop long-tems, & qu’elle ne s’arrête pas toujours à peindre des passions, il est clair qu’elle détourne l’attention du Spectateur, & qu’elle l’oblige souvent à perdre de vue l’intrigue du Poème. […] Est-il vraisemblable en éffet que quelqu’un qui parle, soit seul, soit en compagnie, s’avise tout-à-coup de traîner les sillables de certains mots, ou de les répèter jusqu’à perdre haleine ? […] Il ne sera point disculpé, parce qu’il lui est possible de moins se répèter, sans rien perdre de sa gloire, ni sans rien ôter à sa mélodie.

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