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83. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Voici ses paroles : Les jeux du théatre & tous les spectacles de turpitude que l’on y donne aux peuples, sont de nouveaux moyens de damnation que la ruse du démon à fait succédez à l’idolatrie des payent dans le Christianisme ; parceque prévoyant que cette contagion alloit cesser par la prédication de l’Evangile, il en a substitué une autre plus dangereuse, non pas pour faire mourir les corps, mais pour perdre les ames en corrompant les mœurs. […] Ce n’est donc pas un si petit péché, ajoute-t-il ; mais en effet un grand crime ; puisqu’il donne à des ames chrétiennes les coup de la mort, en leur faisant perdre la grace Dieu par tant de péchés. […] Vous avez jugé à propos de me consulter au sujet d’un comédien qui persévére toujours dans la honte de son art, comme un docteur & un maître qui instruit les autres, non pour les former au bien, mais pour les perdre ; & vous demandez s’il doit communiquer avec nous. […] Ils sont odieux par l’opprobre de leur origine : c’est le démon qui les a inventés, ce démon que Tertullien appelle le signe de la divinité, Simia divinitatis , pour imiter dans le soin qu’il prend de perdre les hommes, tout ce que Dieu a jamais fait de plus admirable pour les sauver. […] Suivre le monde & se conformer à la coutume, c’est suivre un mauvais guide ; puisque c’est cette coutume qui perd tous ceux qui ont le malheur de se perdre ; & que faire le mal, parcequ’on le voit faire aux autres, c’est consentir à sa propre condamnation ; parceque les autres ont coutume de la damner.

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