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28. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

La démangeaison de briller fit perdre le plaisir de sentir. […] Les uns en sont tellement indignés qu’ils ne la perdront pas de vûe au milieu de leurs compositions. […] Pour moi je ne puis m’empêcher de répéter que l’art Tragique se propose d’ébranler l’ame par de violentes sécousses ; que le sentiment perd de son activité à proportion que l’esprit fait des progrès ; que le goût analytique est le plus cruel fléau de l’imagination & de l’enthousiasme ; que c’est à l’empire qu’il exerce de nos jours sur le Parterre, qu’il faut attribuer en partie, la foiblesse de nos Poëmes, & la décadence du Théatre. […] Les honneurs qu’elles inventèrent, perdirent tous les charmes qu’elles devoient à une économie modeste & éclairée. […] Quelques commodes qu’ils soient, ils exigent des soins & des complaisances, & c’est autant de perdu pour leurs études.

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