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131. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Il est surprenant que l’abbé Aubert homme d’esprit & de mérite, qui dans son journal observe les loix de la décence, & n’a aucun besoin d’ajouter à sa couronne le foible fleuron du conte de Psiché, ait perdu son tems à mettre en vers cette extravagance, d’ailleurs si peu convénable dans son état. […] Le galant Ovide a fait en faveur des Dames, un petit livre sur l’art de se farder : de medicamine faciei ; il reste peu de chose de ces ouvrage digne de lui, le reste s’est perdu, la perte est légere ; il y donne des recettes pour faire un beau tard. […] Le fard ne rétablit jamais les couleurs naturelles qu’on a perdues, ou qu’il a fait perdre. […] Parce que avant l’Evangile, il n’y avoit que l’adultere & la brutalité des excès, de défendus ; excès qui perdirent les compagnons d’Ulysse, mais non la modération qui sauva leur sage Roi, lequel agissoit par un motif d’humanité, qui rendoit sa complaisance nonseulement excusable, mais glorieuse. […] La sagesse prétendue, tant vantée du divin Ulysse consiste, à ne pas perdre la raison, & ruiner la santé par des excès outrés.

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