/ 489
123. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Malgré l’embarras des affaires publiques dont il étoit chargé, il avoit trouvé des momens à perdre, & les avoit sacrifiés au théatre. […] Souffrir que la jeunesse se marie clandestinement, c’est la perdre, c’est mettre le desordre dans les familles, annéantir l’autorité paternelle, & ouvrir la porte à la plus grande dépravation. […] Ce jeune Poëte fut moissonné par la cruelle mort, & Thalie perdit en lui un de ses plus ardens zélateurs. […] Ils resistent, ils trompent, ils perdent le respect, & arrachent enfin un consentement forcé. […] Tous les Musiciens de l’Opéra sont comme les Poëtes, ou des gens voluptueux qui n’ont vécu que pour leur plaisir, ou de vils & bas mercénaires qui ont gagné leur vie à faire le plaisir des autres ; ce qui ne fait l’éloge ni de leur sainteté, ni de la sainteté du théatre qui les a perdus, & engloutis dans les vices, ou les en a rendus les agens & les objets.

/ 489