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124. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Mais les cœurs des hommes sont si pervertis et si rebelles, qu'ils s'imaginent que le monde est dans une pleine félicité, lors que ceux qui l'habitent ne pensent qu'à orner et à embellir leurs maisons, et qu'ils ne prennent pas garde à la ruine de leurs âmes : qu'on bâtit des Théâtres magnifiques, et qu'on détruit les fondements des vertus : qu'on donne des louanges et des applaudissements à la fureur des Gladiateurs, et qu'on se moque des œuvres de miséricorde; lors que l'abondance des riches entretient la débauche des Comédiens, et que les pauvres manquent de ce qui leur est nécessaire pour l'entretien de leur vie ; lors que les impies décrient par leurs blasphèmes la doctrine de Dieu, qui par la voix de ses Prédicateurs crie contre cette infamie publique, pendant qu'on recherche de faux Dieux à l'honneur desquels on célèbre ces Spectacles du Théâtre, qui déshonorent et corrompent le corps et l'âme. […] Ne pensez pas mes très chers frères que ce que je disais d'une petite importance, vous voyez aussi bien que moi, combien il y a d'hommes qui disputent contre Dieu ? […] C'est pourquoi ils n'ont jamais pensé a corriger les dérèglements des hommes ; et quand ils le voudraient entreprendre, ils ne le sauraient faire, parce que la Comédie d'elle-même, et par sa nature, ne peut être que pernicieuse et nuisible. […] Nous ne pouvons-nous divertir sans faire des péchés de nos divertissements ; nous penserions que nos plaisirs seraient en quelque façon défectueux s'ils ne nous rendaient coupables, et qu'il n'y aurait point de contentement à rire si l'on n'offensait Dieu.

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