Solon dont Plutarque a écrit la vie, pensait comme nous, lorsqu’étant allé voir un certain Tespis qui représentait lui-même les Pièces de Théâtre qu’il avait composées. […] et pensez-vous point qu’un jour vous gémirez comme eux, tandis que d’autres danseront comme vous avez fait ? […] Ils n’avaient qu’à aller trouver quelque Comedien, entrer dans leurs maximes, apprendre qu’on peut sans péché se trouver à la compagnie des femmes agréables, les considerer amoureusement, penser aux manières de les aborder avec un visage passionné, leur protester qu’on les adore ; tantôt rire, tantôt pleurer avec elles, les poursuivre pour en avoir quelque regard favorable, ou quelque permission d’espérer : Car les Comédiens ont un secret merveilleux pour penser en sureté de conscience à toutes ces choses ; mais l’Évangile a oublié de nous l’apprendre. […] L’excès des Théâtres, j’ai pensé dire, leur fureur, porte encore les hommes à se faire un divertissement des foudres du Ciel et de l’enfer même, dont on représente les feux sortir par tourbillons. […] et l’on a trouvé moyen de s’en faire un Spectacle agréable, et d’y penser en riant !