Il était assez difficile de ne pas pleurer en quelques endroits : mais savez-vous bien la pensée qui m’est venue en voyant cette Tragédie ? […] Je ne crois pas que l’Auteur ait jamais eu le dessein de vous faire venir cette pensée, lui qui entend si bien à conduire cette passion entre deux Amants. […] Vous n’entrez pas dans ma pensée, je ne blâme point du tout l’amour d’Achille. […] Aussi n’est-ce pas de cela que je veux parler : je dis seulement qu’on peut faire une belle Tragédie sans amour ; je ne dis pas que l’Auteur d’Iphigénie a dû n’en point mettre dans sa Pièce, je ne fais que proposer une pensée qui m’est venue, et nous examinerons ensemble si j’ai raison. […] Je n’ai fait que proposer mes pensées ; et je me sais bon gré de ce qu’elles sont conformes à celles des habiles gens qui ont écrit sur la Poétique depuis quelques années, c’est-à-dire depuis qu’on est devenu assez raisonnable pour ne se pas laisser entraîner à l’opinion publique as.