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54. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Vous pleurerez, vous vivrez dans la souffrance et dans la peine ; voilà le sort des prédestinés : Plorabitis et flebitis vos : mais le monde sera dans la joie, et rien de tous les plaisirs de la vie ne lui manquera ; voilà le partage des pécheurs : Mundus autem gaudebit. […] Expliquons-nous encore plus en détail : car sans cela, Chrétiens, peut-être auriez-vous de la peine à bien concevoir ma proposition, et peut-être dans la pratique tout ce que je dirais, ne produirait-il aucun fruit. […] et n’est-ce pas alors une double peine que de la ressentir toute entiere au dedans, et d’être obligé, par je ne sçais quel honneur, de la dissimuler au dehors ? […] Mais que j’attaque jusqu’à la promenade, que je prétende qu’il y ait sur cela des mesures à garder et des précautions à prendre, que je sois dans l’opinion qu’une mere chrétienne ne doit pas sans ménagement et sans réflexion y exposer une jeune personne, qu’elle doit avoir égard aux temps, aux lieux, à bien des circonstances dont elle n’a guere été en peine jusqu’à présent, c’est ce qu’on traitera d’exagération, et sur quoi l’on ne voudra pas m’en croire. […] parce que toutes ces joies du monde finiront bien-tôt, et qu’elles seront suivies d’un malheur éternel, au lieu que vos peines passageres se changeront dans une félicité parfaite qui n’aura jamais de fin : Sed tristitia vestra vertetur in gaudium.

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