A peine fut-elle affermie sur le trône par la mort de Cathérine d’Aragon, dont elle avoit pris la place, qu’elle en fut honteusement précipitée. […] Elle éloigne sa sœur, & la relegue dans une campagne, à trois journées de Londres, leur défend, sous les plus grandes peines, de se voir, de s’écrire, d’avoir aucun commerce ; leur donne des espions de toute espece : mais toujours fidelle à sa passion, Devonshire préfere héroïquement sa chere Elizabeth à toutes les graces de la Cour, au mariage même de la Reine, qui lui offre sa main & son trône. […] Sa tête fut exposée sur le pont de Londres, & montrée au Maréchal de Biron, Ambassadeur d’Henri IV, qui ne profita pas de cette leçon, & subit bien-tôt après la même peine pour un pareil crime, & un pareil refus de demander grace au Prince qui l’aimoit.