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70. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

or, s’il est prouvé, que nos Drames ne peignent que des chimères, quelle sera leur utilité ? […] mais & le nom & la chose ont également changé : le Théâtre des Anciens peignait des fureurs, ou des lascivetés : le nouveau Théâtre peint des vertus sociales, il peint l’amour, ce sentiment inextinguible, inépuisable, toujours le même & toujours différent, parce qu’il prend autant de formes qu’il y a d’individus qui l’éprouvent, & qu’il se diversifie même chaque fois qu’un être sensible est de nouveau soumis à son empire. […] L’Ambition, loin d’être la plus noble des passions, est la plus basse, la plus injuste : mais c’est par cette raison même que la Tragédie doit la peindre, pour en donner de l’horreur. […] On l’a dit dans le Plan de Réforme, il suffit de peindre la difformité ou le vice, pour le faire haïr, & la beauté morale, c’est-à-dire, la vertu, pour la faire aimer. […] On reproche à Térence de n’avoir pas peint les mœurs Romaines, & d’avoir choisi tous ses sujets chez les Grecs.

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