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12. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Il ne me fournit point de raison contre l’amour d’Hérode pour Mariamne : vous dites qu’il est peint dans Joseph avec tous les traits les plus sensibles de la vérité, et que cependant il n’y a jamais eu d’homme assez fou pour défendre la lecture de Josephd. […] Vous qui savez si bien réunir dans une même personne deux caractères si opposés, comment n’avez-vous pas senti que Joseph rapporte cet amour vivement, mais simplement, pour ne pas déroger à son caractère d’Historien ; au lieu que si Joseph avec tout l’artifice que fournit cet art, où vous vous êtes rendu si célèbre ; s’il venait, dis-je, avec toutes les richesses de la Poésie peindre les transports d’un mari passionné pour sa femme, quoique cette maladie ne règne guère en France, je ne doute pas qu’il n’y eût des maris assez sensibles pour s’attendrir à cette chaste représentation : la question est de savoir si le fruit en reviendrait à leurs épouses légitimes. […] Madelaine peinte dans une Eglise, offre à la vérité des charmes, mais ce sont des charmes pénitents ; c’est un cruel correctif pour des yeux lubriques que cette tête de mort qu’on peint toujours à côté d’elle. […] [NDE] Flavius Joseph peint un portrait favorable de Hérode Ie le Grand.

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