Ces Grecs donnoient aux passions un caractere d’effroi & de terreur qui les rendoit odieuses, & qui écartoit les Spectateurs loin des écœuils. […] S’il le devenoit, toutes les passions pourroient s’y montrer à découvert ; une seule en seroit bannie ; car même l’extrême circonspection avec laquelle on la présenteroit ne seroit peut-être qu’un piége de plus pour perdre les cœurs innocents. […] Cette passion, si j’ose le dire, doit être représentée avec ce caractere rude & farouche qui inspire la terreur, & jamais l’attendrissement. Offrez en quelque sorte un cœur que cette passion a blessé, au milieu des rochers escarpés, déchiré par le vautour. […] Sur-tout la passion de l’amour ne faisoit pas la base des drames informes d’alors ; or c’est cet amour que nous combattons.