Lorsqu’il fallait que le visage de l’Acteur éxprima les passions qui l’agitaient, il en était redevable à son masque, qui, vu de profil, représentait d’un côté la joye, de l’autre la tristesse. […] Actuellement il faut que ce soit le visage même du Comédien qui peigne les passions dont il est agité. […] Ce n’est pas seulement en portant la parole que l’Acteur doit éxprimer les passions du Personnage qu’il représente ; il faut qu’il se persuade que pendant le tems qu’il est sur la Scène, tout ce qui s’y passe ne saurait lui être indifférent : ne serai-ce que dans l’instant qu’il parle, qu’il doit paraître ému, agité ? […] On peut dire que l’Acteur met la dernière main au Drame ; il lui donne un vernis qui attire tous les yeux, mais qui malheureusement s’enlève trop-tôt : il en fait vivement sentir les passions, la force des pensées ; les sentimens qui l’animent passent dans l’ame des Spectateurs.