Premièrement, il montre en général qu’ils sont opposés aux dons du Saint Esprit, en ce qu’ils excitent le trouble des passions dans l’âme15 : « Car, dit-il, l’esprit de l’homme n’est pas assez insensible pour n’être pas agité de quelque passion secrète, même dans l’usage le meilleur et le plus modéré des Spectacles. […] » Cette raison générale est donc que les Comédies par les sujets qu’elles représentent ou par les circonstances qui les accompagnent, excitent et enflamment les passions. […] Premièrement les choses que l’on représente dans la Comédie sont pour l’ordinaire des intrigues d’amour et des sujets de quelque violente passion, comme d’amour, de vengeance, d’ambition, de jalousie, etc. […] Si ce sont, par exemple, des sujets de haine, d’amour, de colère, d’orgueil, il faut qu’un Acteur pour exprimer ces passions le plus naturellement, et le plus vivement qu’il lui est possible, il faut, dis-je, qu’il en excite en lui-même les mouvements. […] Les Comédies les plus honnêtes sont toujours mêlées de quelques transports de passions, de quelques artifices et intrigues mauvaises pour y réussir, et l’on montre par là le chemin aux personnes qui peuvent être un jour possédées de pareilles passions de se servir des mêmes adresses pour obtenir l’accomplissement de leurs mauvais désirs.