Nos Poëtes Tragiques, ménagent beaucoup plus nos larmes, au lieu que ceux des Grecs ne songeoient qu’a frapper cette Partie pleureuse de notre Ame, qui, comme dit Platon, n’aime que les sanglots, & ne peut se rassasier de lamentations. On peut dire aussi que de leur tems, cette Partie étoit pleureuse beaucoup plus qu’aujourd’hui. […] Les Poëtes toujours occupés de l’Harmonie, cette partie essentielle de la Poësie, suivoient, dans les Vers faits pour être recités, une autre mesure, que dans les Vers faits pour être chantés : ils preféroient dans les premiers l’Iambe trimettre au tetramettre, & souvent ils y changeoient de mesure, quand la Passion en demandoit une plus vive.