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52. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

L’Auteur y parle en Philosophe moral, qui s’applique particulièrement à examiner les effets dangereux que la Comédie peut causer dans l’esprit et dans le cœur. […] L’Auteur remarque d’abord que saint Thomas parle seulement par occasion de la Comédie dans l’article 2. et 3. de la 2. 2. q. 168. […] Que le Ciel aujourd’hui favorise, illumine, Qui détestant ses Vers trop remplis de tendresse, Les prend pour des péchés commis en sa jeunesse. » Il répond à la prétendue correction des mœurs par les Pièces de Molière, en citant le jugement qu’en a fait l’Auteur de la République des Lettres dans son Recueil d’Avril 1684. où il parle de Molière en ces termes : « Il n’a corrigé que certaines qualités, qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût, qu’un sot entêtement, comme vous diriez l’humeur des prudes, des précieuses, de ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse. […] Je ne m’arrêterai pas aux Réflexions de M. de Meaux, sur saint Thomas, par lesquelles il prouve solidement que ce saint Docteur n’a jamais parlé de la Comédie. Pour dire un mot du reproche qu’il fait au Théologien d’avoir falsifié saint Antonin, en ajoutant le mot de Comédie dans un endroit où il est parlé des conversations agréables, et de rendre cet Archevêque protecteur des Comédies, lui qui ne permet pas d’entendre le chant des Femmes, parce qu’il est périlleux, et selon son expression, « Incitativum ad lasciviam ».

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