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431. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

il n’y a point de mal, on y apprend à vivre dans le monde ; mais prenez garde qu’il n’y a rien d’innocent dans ces divertissements qui sont souvent des occasions prochaines de péché à ceux qui s’y trouvent, sans avoir mauvaise intention, parce que les comédiens d’aujourd’hui sont semblables à ceux dont parle Sénèque, qui corrompaient de son temps les mœurs, sous le beau prétexte de les reformer, et qui sous couleur de reprendre le vice, l’insinuaient adroitement et avec artifice dans les esprits des spectateurs, et qui voulant corriger les hommes en les divertissant, les perdent en les faisant rire, et meurent par cette fausse joie, comme ceux qui ont mangé de l’herbe Sardoniquec, selon la remarque des Naturalistes. […] Je n’ose pas vous parler des offenses que souffre la pudeur ; j’ai cru néanmoins qu’il n’était pas mal à propos de vous en dire quelque chose qui vous fasse mieux juger des injures qu’on y fait à cette vertu. […] Remarquez qu’il ne dit pas celui qui parle à une femme, ou qui se familiarise avec elle : mais seulement qui la regarde ; et c’est pour ce sujet qu’il ordonne ensuite de nous arracher les yeux, si leurs regards portent le péché dans nos cœurs, et il est si dangereux de voir une femme vêtue de la sorte, que Dieu, pour nous empêcher de tomber dans le désir qu’il condamne, a eu la bonté dans l’Ecriture d’en faire un commandement, d’en détourner nos yeuxEccles. […] , dont les meilleurs ne valent rien, et quand il parle à sa Philotée, ne les appelle-t-il pas des récréations impertinentes, et des passe-temps très dangereux, parce qu’ils dissipent l’esprit de piété, affaiblissent les forces de l’Ame dévote, ralentissent le feu de la charité Chrétienne, et excitent dans le fond du cœur mille sortes de mauvaises affections.

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